L'affiche rouge

Ils avaient leurs portraits sur les murs de nos villes... Le 21 février 1944, les 23 " terroristes " de l'Affiche rouge, résistants immigrés et communistes, étaient fusillés au Mont Valérien. 80 ans plus tard, jour pour jour, ils entrent au Panthéon dans le sillage des époux Manouchian. Une histoire exemplaire d'engagement, de courage et de valeurs, trop peu connue des Français. Missak Manouchian et les fusillés du 21 février 1944 Ce récit poignant rapporte l'histoire de vingt-trois jeunes gens, tout juste sortis de l'adolescence, beaux et courageux, dont la plupart étaient d'origine juive. Le 21 février 1944, les nazis les fusillèrent au mont Valérien, tandis que la seule femme du groupe, Olga Bancic, fut décapitée à Stuttgart quelques mois plus tard. Une affiche sanglante, diffusée par la propagande nazie en France, exhibait leurs visages torturés et les décrivait comme une répugnante " armée du crime ". De ce combat héroïque, Aragon fit un poème déchirant sublimé par Léo Ferré, donnant naissance à un mythe : " La mort n'éblouit pas les yeux des partisans "... Ce récit évoque leur monde d'origine : le XIe arrondissement de Paris, un quartier populaire marqué par l'immigration juive et les idéaux communistes, les bals du 14-Juillet, les jeunesses communistes et l'apprentissage du yiddish après l'école. Et surtout, la France qu'ils chérissaient. Des immigrants, certes, étrangers aux yeux de certains, mais des Français profondément patriotes, d'une manière que peu osent revendiquer de nos jours. Benoît Rayski, dont le père dirigeait la section politique des FTP-MOI (l'organisation militaire du Parti communiste pour les étrangers), renfloue ce monde englouti, empreint de chaleur et de générosité. Il restitue un peu de la lumière qui illuminait les vingt-trois protagonistes de l'Affiche rouge - et notamment Missak et Mélinée Manouchian, dont les cendres entreront au Panthéon le 21 février 2024, au nom de tous les leurs.